Les femmes, premières victimes de l'intolérance religieuse pour Amnesty

Publié le par Collectif des Féministes pour l'Egalité

 

 

LONDRES, 23 mai 2007 (AFP) - Amnesty International s'indigne, dans son rapport 2007, du sort réservé aux femmes, premières victimes des restrictions de liberté nées de l'intolérance religieuse et des tensions entre occident et monde musulman.

 

"Face aux peurs et sous la pression des fondamentalismes religieux, les gouvernements sont revenus sur leurs promesses en matière d'égalité entre les genres", regrette Irène Khan, la secrétaire générale d'Amnesty, qui implore les Etats de respecter la liberté des femmes en matière religieuse.

 

"L'Etat a le devoir de préserver la liberté de choix des femmes, et non de la restreindre", affirme-t-elle, prenant l'exemple du voile, "un symbole visible d'oppression pour les uns, un attribut essentiel de la liberté religieuse pour les autres".

 

Mme Khan se fait aussi critique de l'obligation faite aux femmes dans des pays comme l'Arabie saoudite ou l'Iran de porter le voile que des législations laïques mises en place en Turquie ou en France, qui leur interdisent d'arborer le foulard islamique dans certaines situations.

 

La Turquie, pays musulman à 99% mais laïque, bannit le foulard dans les administrations et les universités. Mais le pays reste profondément divisé. Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, issu de la mouvance islamiste, souhaite assouplir la loi, mais fait face à l'opposition de l'armée, garante de la laïcité.

 

La France, pays européen avec la plus forte proportion de musulmans (environ 5 millions, principalement originaires du Maghreb), est l'un des rares à avoir légiféré au niveau national, interdisant en mars 2004 le port de signes religieux ostentatoires à l'école publique, dont le hijab, voile qui laisse dégagé l'essentiel du visage."Il est déraisonnable, de la part des dirigeants occidentaux, de prétendre qu'un vêtement représente un obstacle majeur à l'harmonie sociale", argumente Mme Khan. "Conformément au droit à la liberté d'expression et de religion, une femme doit être libre de choisir ce qu'elle souhaite porter.""Les gouvernements et les responsables religieux ont le devoir de créer un environnement sûr dans lequel chaque femme puisse faire ce choix sans s'exposer à la violence ou à la contrainte", conclut-elle.

 

 

AFP 02h01 - 23 MAI 07

 

 

 

 

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